Le professeur Henri Joyeux, chirurgien cancérologue à la retraite et âgé de 70 ans, comparaîtra ce vendredi 27 mai 2016 devant la chambre disciplinaire du Conseil de l'ordre des médecins de Montpellier. Ses pairs lui reprochent d'avoir « déconsidéré la profession en tenant des discours alarmistes et en s'appuyant sur des preuves scientifiques non établies ». La sanction pourrait aller jusqu'à la radiation du tableau de l'ordre, c'est-à-dire une interdiction de faire état de son statut de docteur en médecine. Mais que reproche-t-on au professeur à propos de la vaccination?
En mettant en garde contre certains vaccins qu'il juge dangereux, Henri Joyeux a franchi une ligne rouge aux yeux des autorités sanitaires. Dans un communiqué publié sur internet, le médecin dénonce les substances très dangereuses contenues dans certains vaccins héxavalents (qui protègent de six maladies) que les parents sont obligés d'utiliser pour leur enfants à cause de la pénurie de vaccins trivalents obligatoires, les DTP, protégeant seulement des trois maladies Diphtérie, Tétanos et Poliomyélite. Le professeur Joyeux accuse les laboratoires pharmaceutiques en parlant d'arnaque pour imposer un vaccin sept fois plus cher.
De leur côté les autorités sanitaires ont répondu à ce texte. Roger Salemon, président du Haut Conseil à la santé publique dénonce certaines contre vérités très nettes de la part de monsieur Joyeux qui n'a pas, selon lui, compétence à avoir un avis sur le sujet étant donné qu'il n'a participé à aucune étude scientifique sur le sujet. Cela fait des années qu'il n'a rien publié, constate un cancérologue qui juge son confrère comme marginalisé au sein du monde scientifique et médical. Patrick Rebillard, pédiatre dans un hôpital lyonnais, regrette qu'avec ses prises de position agressives, monsieur Joyeux a instillé un doute dans l'esprit des parents qui hésitent à faire vacciner leurs enfants.
Procès médico-politique, scandale d'Etat étouffé par les laboratoires pharmaceutiques pour les uns, dérives individuelles dangereuses pour la santé publique et absence de faits scientifiques établis pour les autres, le professeur Joyeux reste vent debout contre ses nombreux détracteurs. La décision de la chambre disciplinaire devrait être rendue d'ici trois à six semaines. En attendant, le cancérologue persiste et signe et déclare qu'on essaye de le faire taire par des moyens légaux. Affaire à suivre...