Pré-retraite, à quel âge partir ?

On constate dans toutes les professions un net recul de l'âge de droit au départ à la retraite. Les possibilités de départ anticipé sont quant à elles de plus en plus réduites (sauf cas de maladie professionnelle pouvant entraîner un taux d'incapacité).

La retraite à 62 ans

La loi du 9 novembre 2010 a reculé progressivement l'âge légal de départ de 60 à 62 ans, la retraite à 62 ans devant s'appliquer aux salariés nés à compter du 1er janvier 1956.
Avec la crise économique, la mesure est avancée et touchera les salariés nés à partir du 1er janvier 1955 (loi 2011-1906 de financement de la Sécurité sociale pour 2012 du 21/12/2011).
 

Vous êtes né... Vous ne pourrez pas partir avant...
Entre le 01/07/1951 et le 31/12/1951 60 ans et 4 mois
En 1952 60 ans et 9 mois
En 1953 61 ans et 2 mois
En 1954 61 ans et 7 mois
À partir de 1955 62 ans

 

Dès que vous avez atteint au moins l'âge légal de la retraite, vous pouvez cesser votre activité et demander la liquidation de vos pensions.

Mais pour avoir une retraite à taux plein (sans minoration), il faut avoir accompli une carrière complète.

Si, avant l'âge légal de départ, vous réunissez le nombre de trimestres nécessaires pour avoir droit à une pension à taux plein, vous devez poursuivre votre activité et continuer à cotiser.

Les cotisations au régime général n'augmenteront pas la retraite de base d'un salarié mais celles versées aux régimes de retraites complémentaires Arrco (et Agirc pour un cadre) permettent d'acquérir des points de retraite supplémentaires.

Partir à 60 ans pour pénibilité

Le 1er Juillet 2011, un nouveau dispositif de retraite a été institué. Il consiste à pouvoir permettre aux salariés et aux exploitants agricoles de partir à la retraite dès 60 ans et ce avec une retraite à taux plein (à condition de présenter un certain taux d'incapacité en rapport avec la profession exercée).

Il faut être atteint d'une maladie professionnelle ou avoir été victime d'un accident du travail ayant causé des lésions identiques à une maladie professionnelle et se trouver dans l'une des deux situations suivantes :

  • Soit présenter un taux d'incapacité permanente d'au moins 20%, en relation avec la maladie ou l'accident : le taux de 20% peut être obtenu en additionnant plusieurs taux d'incapacité permanente, à condition que l'un d'eux atteigne au moins 10%.
     
  • Soit présenter un taux d'incapacité permanente d'au moins 10% et avoir été exposé au moins dix-sept ans à des facteurs de risque, c'est-à-dire:

• un travail comportant des contraintes physiques marquées (port de charges lourdes, postures pénibles, vibrations
mécaniques)
• un environnement agressif (agents chimiques, température extrême, bruit…)
• des contraintes de rythmes (travail de nuit, répétitif…)

Il est utile de préciser qu'il faudra pouvoir fournir les preuves d'exposition à ces risques car une commission pluridisciplinaire examine les dossiers de candidature. Leur avis s'opposera à celui de la Caisse de Retraite.

En cas d'inaptitude au travail ou d'invalidité reconnue (par exemple les titulaires d'une pension d'invalidité de la sécurité sociale) sans lien avec la profession exercée (par exemple à la suite d'un accident de la vie privée), il est possible d'obtenir sa retraite à taux plein dès l'âge légal.

La retraite anticipée pour carrière longue

L'ancien dispositif de retraite anticipée pour longue carrière offrait aux assurés la possibilité de partir à la retraite avant l'âge légal s'ils avaient commencé à travailler avant l'âge de 18 ans. 
Au 1er novembre 2012, ce dispositif a été étendu aux personnes qui justifient d'un début d'activité avant 20 ans. Mais pour bénéficier de ce droit, encore faut-il en remplir toutes les conditions, notamment de durée cotisée.

3 retraités en balade à vélo

Comment calculer la durée de cotisation ?

Pour l'établir, on retiendra presque exclusivement les périodes de travail effectif qui sont converties en trimestres de cotisations (Les conditions de validation des trimestres d'assurance sont liées aux montants des cotisations versées et non à la durée réelle du travail).
On ne peut valider que quatre trimestres au maximum par an. Même si vous avez eu des interruptions de travail au cours d'une année, quatre trimestres cotisés peuvent être validés (tout dépend du montant de votre salaire.)

Toutefois la durée du service militaire, de même que des périodes d'arrêt de travail pour maladie, maternité ou accident du travail peuvent être retenues dans certaines limites.

Si, au cours de votre carrière, votre activité n'a pas été suffisante pour valider quatre trimestres pour une année civile, la caisse recherchera pour l'année considérée une période non travaillée assimilable à une période de cotisation.

Sont considérées comme telles:
les périodes de service militaire: 90 jours sous les drapeaux valent un trimestre. Vous pouvez gagner au plus quatre trimestres.
● les périodes d'arrêt maladie ou d'incapacité pour accident du travail, à condition d'avoir touché au moins 60 jours consécutifs d'indemnités. Dans ce cas, est validé le trimestre civil au cours duquel vous percevez votre soixantième indemnité. Il en est de même du trimestre au cours duquel est survenu l'accouchement. Vous pouvez obtenir ainsi quatre trimestres pour l'ensemble de votre carrière.

Les démarches à accomplir

Pour obtenir toute information sur la retraite anticipée, il faut en premier lieu contacter votre caisse de retraite. C'est elle qui vérifiera si vous remplissez les conditions nécessaires à l'obtention de la retraite anticipée et vous aidera dans vos démarches. Les caisses de retraites complémentaires suivront puisqu'elles ont aligné leur réglementation en la matière.

La fin des préretraites

Les entreprises confrontées à des problèmes de restructuration ne peuvent plus recourir à la préretraite licenciement depuis le 10 octobre 2011. Le dispositif de la préretraite progressive est, quant à lui, fermé depuis 2005.

Certaines grandes entreprises n'hésitent cependant pas à autofinancer des préretraites maison.
Avant d'y adhérer, il faut absolument vous assurer des points suivants :

  • La période de préretraite compte-t-elle dans le calcul des trimestres d'assurance vieillesse? 
  • Continuez-vous à acquérir des points de retraite complémentaire? Combien?
  • Pendant combien de temps la préretraite vous sera t-elle versée?

Il reste en outre deux formules de préretraite mais qui s'adressent à des publics très ciblés: les personnes victimes de l'amiante et les salariés ayant exercé des métiers pénibles.

La préretraite "amiante":
Peuvent en bénéficier: dès 50 ans, les salariés et anciens salariés atteints d'une maladie professionnelle due à l'amiante et à partir de 50 ans à un âge variant en fonction du temps d'exposition à l'amiante, les salariés et anciens salariés ayant travaillé dans des établissements précisés par arrêté ainsi que les dockers professionnels ayant travaillé dans des ports où se manipulait l'amiante. La demande est à adresser à la caisse d'assurance retraite et de santé au travail (Carsat : nouvelle dénomination de la Cram).

Salariés ayant exercé des métiers pénibles:
Ce type de préretraite n'est applicable que dans les entreprises relevant d'une branche professionnelle qui a négocié un accord spécifique. Il s'adresse aux salariés ayant effectué pendant quinze ans un travail en équipes successives (travail posté) ou à la chaîne, ou de nuit (au moins 200 nuits par an). Renseignez-vous auprès du service du personnel de votre entreprise.

Chômeurs proches de la retraite : Tout dépend de l'âge

Si vous avez perdu votre emploi après le 30 juin 2011, vos droits aux allocations de chômage sont déterminés par la convention d'assurance chômage du 6 mai 2011 et son règlement annexe agréé par l'arrêté du 15 juin 2011 (Journal officiel du 16 juin 2011). Cette convention est applicable jusqu'au 31 décembre 2016.

Si vous avez perdu votre emploi avant le 1er juillet 2011, les droits à indemnisation qui vous ont été notifiés par Pôle emploi demeurent inchangés.

Qui bénéficie d'une allocation de chômage ?

Avec la convention du 6 mai 2011, il faut avoir travaillé au moins pendant 4 mois dans les 28 mois qui précèdent la fin du contrat de travail (dans les 36 derniers mois pour les 50 ans et plus). La durée d'indemnisation est calculée sur un principe simple: un jour de travail donne droit à un jour d'indemnisation.

Elle ne peut, toutefois, dépasser trois ans pour les 50 ans et plus, deux ans pour les autres. Pour toucher les allocations de chômage, il faut:

  • être inscrit comme demandeur d'emploi auprès de Pôle emploi
  • rechercher activement un emploi sauf dispense

- Que perçoit-on?

Depuis le 1er juillet 2012, l'allocation de "retour à l'emploi" (ARE) est égale, selon la formule la plus favorable au salarié:
- à 40,4% de son salaire journalier de référence + 11,57€
- ou à 57,4% de son salaire journalier de référence

L'allocation ne peut être inférieure à 28,21€ par jour depuis le 1er juillet 2012 (sauf si cette somme est supérieure à 75% du salaire journalier de référence).

Si vous avez travaillé au moins un an, le "salaire journalier de référence" est le salaire quotidien moyen des douze derniers mois de travail, dans la limite de quatre fois le plafond de la Sécurité sociale. Les périodes durant lesquelles vous n'avez pas perçu un salaire normal (pour cause de chômage partiel, par exemple) ne sont pas prises en compte.

Pendant combien de temps?

Les salariés qui perdent leur emploi alors qu'ils ont au moins 50 ans ont droit à trois ans d'indemnisation au maximum. Le versement des allocations de chômage est automatiquement interrompu dès que l'on atteint l'âge auquel on peut toucher sa retraite à taux plein.

Mais si, à 61 ans, vous percevez toujours l'allocation de retour à l'emploi, sans remplir les conditions pour une retraite à taux plein, vous pourrez continuer à recevoir l'ARE jusqu'à ce que vous puissiez prétendre à la retraite à taux plein, au-delà des trois ans maximum d'indemnisation. À trois conditions :

  • vous arrivez à l'âge de 61 ans et touchez l'allocation chômage depuis au moins un an
  • vous avez été salarié au moins douze ans (dont une année continue ou deux années discontinues dans les cinq dernières années)
  • vous n'avez pas encore droit à une retraite à taux plein mais justifiez d'au moins 100 trimestres

Que faire si on retrouve du travail à temps partiel ?

Le cumul de l'allocation de chômage et d'un revenu professionnel est possible si la durée de l'activité reprise n'excède pas 110 heures par mois. Les chômeurs de 50 ans et plus, indemnisés depuis plus d'un an, qui reprennent une activité ailleurs que dans leur ancienne entreprise, sans pouvoir bénéficier du cumul d'un emploi avec les allocations de chômage, percevront une partie de leur allocation d'aide au retour à l'emploi (ARE) sous certaines conditions. Il faut pour cela que la rémunération de la nouvelle activité, à durée de travail équivalente, soit inférieure de 15% à l'ancien salaire.

Postez votre commentaire :

Qui est Sagéiste © ?

Toute personne de plus de 60 ans voulant croquer la vie à pleines dents et ce le plus longtemps possible !
Rire, partager et jouer un rôle dans la société qui nous entoure, voilà les objectifs d'un sagéiste. Il communique, partage et tend à participer à la création d'une économie durable et responsable visant à diminuer les inégalités entre jeunes et personnes âgées.
Les Sagéistes sont les piliers d'un monde où l'âge n'est plus une barrière ni une contrainte. L'intergénération est le maître-mot et ils préparent main dans la main le monde de demain, un monde où chacun à sa place qu'importe son âge.

Les 5 piliers du "Bien vieillir" :

  • La santé
  • Le logement
  • Les finances
  • La vie sociale
  • La vie intellectuelle