Il n’y a pas d’âge pour arrêter de fumer. Le plus tôt sera le mieux, mais même passé un certain âge, les bénéfices sont immédiats et très conséquents.
Les cardiologues sont formels, arrêter de fumer après son soixante-dixième anniversaire est encore bénéfique. Alors à la cinquantaine, vous avez 1000 raisons de plus ! Sachez-le : il n'y a aucune excuse valable pour ne pas rompre avec ce « petit plaisir » mortel… Entre 70 et 80 ans, l’arrêt du tabac diminue la mortalité de 27%. Est-il encore utile de se résoudre à arrêter de fumer passé un certain âge? Les bénéfices de l’arrêt compenseront-ils les efforts déployés pour le sevrage? Et passés 70 ans, est-ce que ça vaut vraiment encore le coup de modifier une telle habitude quotidienne? Les réponses à ces questions sont toutes catégoriquement affirmatives.
En janvier 2013, lors des XXIIIèmes Journées européennes de la Société française de cardiologie, les cardiologues ont affirmé la chose suivante : « Entre 70 et 79 ans, le sevrage réduit les risques de décès de 27% ».
Ainsi, les 10% de seniors fumeurs et qui pensent qu’il est trop tard pour arrêter se trompent. Ce petit plaisir reste extrêmement dangereux. Passé son 70ème anniversaire, il est encore temps de se donner la peine d’arrêter, car le sevrage a encore et toujours un intérêt majeur.
Quels sont les effets attendus du sevrage chez les seniors ?
Si la mortalité globale diminue de 27%, c’est surtout en raison des effets sur le système cardiovasculaire. En effet, concernant les cancers par exemple, c’est essentiellement la durée du tabagisme qui est délétère. En revanche, pour les accidents coronariens, c’est la consommation de tabac « en temps réel » qui compte le plus. Dès l’arrêt, on supprime le risque de thrombose. Or rappelons que la prévalence des maladies cardiovasculaires augmente fortement avec l’âge et que les accidents coronaires représentent dans notre pays l’une des principales causes de décès. Les seniors tirent donc un avantage immédiat évident de l’arrêt du tabagisme. L’autre grand système à bénéficier du sevrage tabagique est l’appareil respiratoire. Le volume expiratoire augmente immédiatement. Et plus tardivement, en cas de broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO), cette maladie qui touche typiquement les fumeurs et ex-fumeurs et qui concerne quelques 15% des plus de 65 ans, l’arrêt du tabac est aussi efficace que la mise sous oxygène. Autrement dit, le sevrage est le traitement de première intention.
Est-il plus difficile d’arrêter à 70 ans qu’à 30 ans ?
Il est difficile de répondre à cette question car l’on ne dispose que de très peu d’études sur ce sujet. Il semblerait néanmoins qu’un arrêt à un âge tardif ne soit pas plus difficile. Certes les seniors qui fument ont une importante ancienneté de tabagisme et sont donc assurément très dépendants au tabac. Mais à priori, la dépendance à la nicotine est la même à 20, 40 ou 70 ans. En revanche, avec l’âge, la motivation à l’arrêt est plus forte car l’état de santé diminue tout comme la qualité de vie.
Alors, comment arrêter de fumer? En se faisant aider par son médecin pour trouver la bonne méthode et pour se faire accompagner et encourager. Trouver le bon moment pour enfin rompre avec cette habitude très contraignante est aussi essentiel. Cela peut être à l’occasion de la mise en route d’un nouveau traitement ou à l’approche d’une opération chirurgicale. En effet, on sait que l’arrêt du tabac avant une intervention chirurgicale diminue les risques de complications et améliore les suites opératoires. C’est pourquoi on recommande l’abstinence tabagique avant et après une chirurgie, particulièrement chez les seniors.
La e-cigarette
Faut-il essayer la cigarette électronique? Des incertitudes demeurent concernant cet objet, mais l’enjeu de l’arrêt est tel que cette méthode peut être tentée chez les seniors. En mimant la gestuelle en plus d’apporter de la nicotine, le sevrage est moins douloureux et moins stressant pour certains fumeurs assidus.