Le chantre de la gastronomie nous a quitté
C'était un personnage hors du commun, gouailleur et truculent, aussi à l'aise sur les plateaux de télévision que derrière les fourneaux, pourfendeur de la malbouffe et défenseur du bien-vivre.
Nous regrettons Jean Pierre Coffe, emportant avec lui ses meilleures recettes dans ce grand et ultime voyage. Son nom, son « look » et sa façon de parler resteront à jamais gravés dans nos mémoires.
Natif de Lunéville, commune de Meurthe-et-Moselle proche de Nancy, ce touche-à-tout génial, ce saltimbanque médiatique épris de gastronomie et d'art de vivre avait multiplié les expériences avant de faire campagne, tel un Don Quichotte des temps modernes, contre ce qu'il appelait « la malbouffe » et les produits dénaturés et insipides de la grande distribution et de l'industrie agroalimentaire.
Jean Pierre Coffe était aussi un homme au passé difficile, un homme complexe, parfois ambivalent, qui avait connu de nombreuses épreuves dans sa vie. Contre toute attente, il avait prêté son image et sa notoriété à la chaîne Leader Price, filiale du groupe Casino, ce qui avait suscité de nombreuses controverses à son égard.
Adolescent, il s'était inscrit au cours Simon pour devenir acteur de théâtre. Généreux et altruiste, il créé en 1970 « les Grands-Mères au pair », une association qui place des personnes âgées dans des familles d'accueil pendant les vacances.
En 1976, il devient propriétaire d'un premier restaurant, « la Ciboulette », puis d'un second, « le Modeste », un restaurant branché du tout Paris où il rencontre deux pontes de l'audiovisuel et patrons de Canal plus : Michel Denisot et Pierre Lescure. C'est pour lui le début d'une nouvelle carrière, celle d'acteur de film et de téléfilm (entre autres Violette Nozière de Claude Chabrol en 1978).
Infatigable, curieux de tout, il écrira de nombreux ouvrages allant du guide culinaire en passant par le livre de recettes ou les ouvrages traitant de jardinage. Il deviendra aussi homme de radio auprès de Philippe Bouvard dans Les Grosses têtes de 1990 à 2009 puis avec Laurent Ruquier, un ami proche (On va s'gêner de 2010 à 2014 et de nouveau Les Grosses têtes en 2014).
Et pour rendre un dernier hommage au grand homme, cette phrase laconique et imagée qu'il reprenait souvent avec sa verve légendaire : ARRETONS DE BOUFFER DE LA MERDE !
Requiescat In Pace