Dès que le printemps arrive, on assiste à une recrudescence des allergies dans les grandes métropoles. Ce phénomène est lié à trois causes : la pollinisation, la hausse de la pollution urbaine et le réchauffement climatique. La pollinisation est un phénomène naturel qui permet aux plantes de se reproduire par fécondation du pollen sur le pistil. Mais les scientifiques constatent que la pollution associée au réchauffement climatique provoque une pollinisation plus précoce et plus longue. Les plantes souffrent et dans cet environnement malsain, augmentent leur quantité et leur durée production de pollen. Le laboratoire d'allergie clinique de Californie a démontré que les particules fines des moteurs diesel font éclater les grains de pollen ce qui accentue d'autant leur potentiel allergisant.

Pour éviter les allergies, préférez l'air de la campagne ou de la mer

Une autre étude a démontré que, paradoxalement, les allergies dues au pollen étaient moins fréquentes en milieu rural qu'en zones urbaines. L'équipe de chercheurs dirigée par le docteur Annesi-Maesano du RNSA, a mis en évidence les effets de la pollution atmosphérique des villes sur la santé des enfants, trois fois plus touchés par les problèmes d'allergies cutanées telles que l'eczéma ou d'allergies respiratoires comme l'asthme, dans les métropoles. L'étude démontre également que les allergènes de type pollens de graminées sont moins actifs à la campagne grâce au rôle protecteur de certains micro-organismes qui n'existent pas en ville. À cette pollution urbaine qui favorise l'atopie, s'ajoute parfois le tabagisme passif qui aggrave les maladies telles que l'asthme, les rhinites, les rhumes des foins, les conjonctivites, l'eczéma... dont les enfants sont les premières victimes. Respirer la fumée de cigarettes pendant les trois premières années de la vie doublerait les risques de développer des allergies atopiques, selon les scientifiques.

Que faire pour se protéger ?

Les maladies de type allergologiques (asthme, rhinites, pollinose, conjonctivite...) sont essentiellement liées à un environnement mal toléré par l'organisme. Il est donc important pour s'en protéger d'adopter son mode de vie et ses habitudes au quotidien comme :

• La quantité de pollen étant plus faible le matin et le soir, préférez les sorties au lever du jour ou lorsque le soleil est couché. Ceci est encore plus évident pour les joggers à cause de l'hyperventilation due à l'effort.
   
• Référez-vous au calendrier des pollens qui sont parfois présents dès le mois de janvier et adoptez votre mode de vie annuel en fonction.
   
• Faites tondre votre pelouse ou l'herbe de votre jardin régulièrement. Plantez ou faites plantez des arbres, arbustes et plantes peu pollinifères.
   
• Après une sortie, prenez une douche et rincez-vous les cheveux où les pollens affectionnent particulièrement se fixer.
   
• Lavez-vous et changez de vêtements plus souvent qu'à l'habitude, surtout après une balade. Ne faites pas sécher votre linge à l'extérieur pendant le périodes de pollinisation.
   
• Pendant les vacances, préférez la mer à la montagne où les pollens sont très nombreux.
   
• Consultez un médecin spécialisé en allergologie, pneumologie et dermatologie.

Le réseau national de surveillance aérobiologique

Le réseau national de surveillance aérobiologique, RNSA, est une association composée de scientifiques et de différents spécialistes qui a pour objet principal l'étude du contenu de l'air en particules biologiques pouvant avoir une influence sur le risque allergique de la population. Dans son conseil d'administration on trouve, entre autres, des membres de l'institut de veille sanitaire.