La première convention nationale des plagistes de France vient de se tenir à Cannes les 30 et 31 mai derniers sous le houlette de l'union des métiers et industries de l'hôtellerie (l'UMIH). À l'ordre du jour, demander un amendement du décret plage 2006 qui cherche à limiter le bétonnage du littoral, en diminuant le nombre de concessions, c'est-à-dire de plages privées qui exercent une activité commerciale sur l'espace public en bord de mer. Des professionnels qui ont fait leur cinéma tambour battant en manifestant leur mécontentement face au refus de la Ministre de l'écologie et du secrétaire d'État à la mer, hostiles à tout assouplissement du décret.
Décret plage 2006 : Lutter contre l'artificialisation du littoral
Depuis janvier 1986, la loi littorale protège les côtes française des excès de la spéculation immobilière afin de permettre l'accès des sentiers littoraux au public et de préserver le patrimoine naturel du pays. Dans le même ordre d'idées, le décret plage 2006, fixe un taux d'occupation des plages naturelles passant de 30% à 20% et de 75 à 50% pour les plages artificielles. Le décret oblige dorénavant les plagistes à exercer leur activité grâce à des structures démontables et sur une période maximum de 6 mois par an. Les structures en dur qui existent déjà doivent être détruites et la durée des concessions doit être d'une durée maximale de 12 ans, non renouvelable.
Selon les plagistes, le non-renouvellement d'une partie des concessions menacerait l'emploi
L'objectif de la convention des plagistes serait, selon eux, d'attirer l'attention des élus et du public sur les risques de casse sociale et économique qui pourrait provoquer la suppression à terme de milliers d'emplois. Il est évident que supprimer un tiers des 1 500 plages privées de l'Hexagone qui génère 1 milliard d'euros de chiffre d'affaires annuel et diminuer leur temps de fonctionnement, ne se fera pas sans conséquences financières, surtout pour les exploitants eux-mêmes. Les exploitants méditerranéens sont particulièrement concernés puisqu'ils représentent plus du tiers des plagistes français sur une frange littorale beaucoup plus limitée que la côte atlantique. Les plagistes évoquent les 1 500 salariés qui travaillent dans le secteur et dont 2 000 pourraient perdre leur emploi.
Au final, le décret plage 2006 : pro-écologie ou anti-business ?
Il est vrai que les plagistes subissent une baisse substantielle de leur chiffre d'affaires depuis le décret plage qui limite l'extension des concessions, tant par leur nombre que par leur durée. 2 000 emplois risqueraient d'être détruits par le décret, selon les plagistes, un nombre difficile à évaluer et qui de toute façon ne représente qu'1/3 000 des 6 millions de demandeurs d'emploi inscrits à l'assurance chômage. De l'autre côté, celui des défenseurs du patrimoine naturel de la France, limiter le bétonnage des côtes françaises, en particulier sur la côte méditerranéenne, c'est sauvegarder la beauté de sites touristiques, admirés et visités par le monde entier.