Les goélands sont devenus un fléau.
Quand on parle de goéland aujourd'hui, on est bien loin de l'image romancée du livre de Richard Bach, auteur de Jonathan Livingston, le goéland. En effet, cet oiseau marin que l'on nomme gabian sur les côtes méditerranéennes, est devenu une véritable calamité que rien ne semble arrêter.
Le goéland est une espèce protégée depuis 1976
Le goéland est une grosse mouette, son nom vient du breton gouelan, pleureur. L'espèce la plus commune à Nice et sur la Côte d'Azur est le goéland argenté. Durant les 4 premières années de sa vie, le jeune goéland porte un plumage aux teinte grises et marrons d'où son nom, grisard. Ensuite, à l'âge adulte, ses plumes blanchissent et son bec devient jaune. Le goéland ou gabian est un oiseau marin qui normalement trouve sa nourriture près des côtes : oiseaux, petits mammifères etc. Il peut être charognard à l'occasion. Depuis 1976, il est classé comme animal protégé et sa chasse est interdite, c'est l'une des raisons pour laquelle il prolifère dans nos villes où ses nuisances et son agressivité, parfois mortelles pour l'homme et les animaux de compagnie, deviennent un véritable problème.
Opportuniste, il s'est très bien adapté au milieu urbain où il trouve une nourriture abondante
La deuxième raison de cette prolifération vient du fait que les déchets que nous rejetons chaque jour sont une véritable source alimentaire pour ce prédateur qui n'a plus besoin de chasser pour se nourrir, lui et sa progéniture. Opportuniste, il colonise nos décharges et nos ordures ménagères sont pour lui une aubaine. Mais cette audace le rend agressif face à l'homme qu'il ne redoute plus et qu'il attaque parfois pour défendre ses œufs dans le nid ou voler de la nourriture qui se trouve à portée de son bec. Les nuisances du goéland sont nombreuses et posent de réels problèmes : nuisances sonores, dégradations de revêtements de bâtiments, déjections corrosives, obturations de canalisations et même risques de collisions avec les avions.
À Nice, les drones partent à la chasse aux œufs de goélands
Espèce protégée par la loi de 1976, le goéland est pourtant devenu un animal nuisible. L'utilisation de rapaces tels que la buse de Harris ou le faucon pèlerin pour le faire fuir ne fait que déplacer le problème et n'a aucun effet durable. Mais, grâce au ciel et à la recherche de nouvelles solutions, la technologie vient au secours des hommes pour enrayer le phénomène. Désormais, ce sont des drones qui vont partir à la chasse aux goélands en stérilisant leurs œufs. À Nice, une vaste opération de ce genre vient d'être lancée. Le premier passage d'un drone permet de localiser les nids où se trouvent les œufs. Ensuite, à son second passage, le drone pulvérise un produit sur les œufs pour les rendre imperméables et étouffer ainsi les embryons. « Une méthode qui n'est pas traumatisante pour l'animal et qui sera affinée d'année en année » affirment conjointement Hélène Saliceti, conseillère municipale et Patrick Villardy, président de la SDA. « Il faudrait à l'avenir que les opérations commencent plus tôt et durent plus longtemps », conclue Madame Saliceti.