Apprendre à respecter les autres pour lutter contre l'incivisme
On le trouve partout : sur la route, dans la rue, dans les transports en commun, à l'école, dans les immeubles entre voisins, sur son lieu de travail...mais quel est donc ce mal omniprésent dans notre société que l'on nomme banalement par le terme « incivisme » ?
Pour les Français, l'incivisme est avant tout un manque de considération et de politesse dans les rapports sociaux ordinaires entre les individus d'une même société. La violence à l'école, le fait de ne pas laisser sa place dans le bus à des personnes âgées, de jeter ses détritus dans la rue, de garer sa voiture sur le trottoir, de laisser tourner le moteur de son véhicule à l'arrêt sans raison etc. sont autant d'actes d'incivisme que nous constatons chaque jour.
Lutter contre l'incivisme c'est d'abord et surtout apprendre à respecter les autres quels que soient leur sexe, leur âge, leur origine ou leur milieu social. L'école est la première concernée, bien sûr, car c'est d'abord par l'éducation des plus jeunes que l'on doit commencer pour juguler le phénomène. Mais le respect des règles de la vie collective, qui va de l'apprentissage civique à l'apprentissage du vivre ensemble, en passant par la protection de l'environnement, concerne l'ensemble de la société.
Pourquoi cette dégradation du lien social ?
Quand on interroge les Français de tout âge sur le sujet, 65% estiment que l'incivisme à tendance à progresser depuis ces dix dernières années. Les personnes âgées de plus de 60 ans sont encore plus pessimistes puisque 75% d'entre elles pensent la même chose. Cette dégradation du lien social s'explique en grande partie par le contexte d'une société en crise où des jeunes en manque de repères et d'une base éducative solide, veulent affirmer leur identité d'une manière agressive et antisociale. Pour eux, c'est une façon d'exister bien plus valorisante que les actes civiques ou l'engagement citoyen qu'ils trouvent peu récompensés par la société.
Quelles solutions pour lutter efficacement contre les actes d'incivisme?
Quand ils sont consultés sur les moyens à mettre en œuvre pour lutter contre l'incivisme et la détérioration de leurs relations aux autres, les Français pensent naïvement qu'il suffirait de favoriser les liens entre individus pour créer une société plus douce, plus humaine. Parmi les idées avancées, l'apprentissage à l'école est jugé prioritaire tout comme la création d'un service civique pour les jeunes. Viennent ensuite les actions pour favoriser la proximité et la convivialité entre citoyens ainsi que le respect des valeurs et des emblèmes de la République.
A contrario, l'engagement pour une cause d'intérêt général, la participation à la vie publique et démocratique voire la mise en avant du droit de vote comme acte citoyen, ne sont pas vraiment prônés par les Français pour lutter contre ces deux fléaux que sont l'incivisme et la dégradation du lien social. Dans un monde de plus en plus égoïste dominé par le chacun-pour-soi, dans un monde où les parents ne se donnent plus la peine d'apprendre à leur progéniture les bases rudimentaires du savoir-vivre, comment s'en étonner et comment faire pour inverser les choses?
Chez objectif100ans.com nous savons que le défi à relever est immense et nous sommes prêts à nous investir durablement pour faire évoluer la société vers plus de chaleur humaine, plus d'engagements collectifs, plus de respect et de considération envers les personnes âgées. En un mot, vers plus de civisme !
L'incivisme au quotidien : Témoignage
Vendredi 14 avril 2016, 7h45. Comme tous les matin je me rends au travail, mon attaché case dans une main, mes journaux dans l'autre. Je prends le bus, bondé comme d'habitude. À l'intérieur une majorité de jeunes : des étudiants, des lycéens, des apprentis, des employés et des ouvriers qui s'entassent joyeusement et ponctuent leurs conversations emphatiques de rires bruyants. À mi-parcours, une « petite grand-mère » entre dans le bus et se fraie péniblement un passage parmi les grands gaillards qui continuent à discuter sans se soucier d'elle. Arrivée au fond du bus pour ne déranger personne, la pauvre dame s'accroche désespérément à un siège pour ne pas tomber. Sur le siège, une jeune fille pianote nerveusement sur son iPhone tandis que sur le siège voisin, un jeune garçon, le casque de son iPod vissé sur la tête, écoute son chanteur de rap préféré. À chaque virage, la vieille femme manque de chuter et sa résistance héroïque aux lois de la pesanteur me touche profondément alors que les deux jeunes, toujours captivés par leurs jouets électroniques, ne semblent s'apercevoir de rien. Quelques arrêts plus loin, la jeune fille se lève et quitte sa place pour sortir du bus. Enfin, me dis-je, la mamie va pouvoir s'asseoir et être en sécurité. Eh bien que nenni, le jeune rustre fan de rap se tourne alors et pose nonchalamment ses godasses sur le siège devenu vacant. J'allais intervenir pour demander au mufle de faire preuve d'un minimum de civisme et de laisser une place à Mauricette (c'est le prénom de la dame), lorsqu'une autre jeune femme, bien éduquée cette fois, s'est levée pour laisser sa place à la personne âgée qui en était toute émue. Ce n'est malheureusement pas la première fois que je constate de tels faits dans les transports en commun et cela m'a donné l'envie d'écrire cet article.